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A Mexico, Obama et Peña Nieto redessinent leurs relations

Le président des Etats-Unis Barack Obama a effectué hier une visite de 24 heures au Mexique, la quatrième depuis son arrivée à la Maison Blanche et la première depuis l’entrée en fonction du nouveau président mexicain Enrique Peña Nieto, investi fin 2012. Au menu : sécurité, immigration et économie. Concernant le premier sujet qui a accaparé ces dernières années les relations entre les deux voisins (la violence liée au narcotrafic a fait 70 000 morts en 6 ans au Mexique selon les chiffres officiels), le gouvernement Peña Nieto souhaite redéfinir les termes de la coopération avec Washington et voir désormais les agences américaines traiter directement avec le ministère de l’Intérieur et non plus avec leurs homologues mexicaines (comme cela été le cas auparavant). « Maintenant il n’y a qu’une voie, c’est le ministère de l’Intérieur. C’est ainsi, dans l’ordre, que l’on pourra obtenir une bonne collaboration pour que ce ne soit pas chacun qui croit et détermine qui est le meilleur dans le travail qu’il réalise», a déclaré le ministre de l’Intérieur Miguel Angel Osorio Chong dans les médias. Obama est partant : «j’ai accepté de poursuivre notre étroite coopération en matière de sécurité, même si la nature de cette coopération va évoluer (..). C’est évidemment aux Mexicains de déterminer leurs structures de sécurité et la façon dont ils interagissent avec d’autres pays, dont les États unis», a-t-il répondu, promettant de poursuivre l’initiative de Merida (aide militaire de plusieurs centaines de millions de dollars contre les cartels de la drogue).

Un autre sujet brûlant, l’immigration, prend un tour plus constructif qu’avant. Véritable serpent de mer, le projet de loi destiné à régulariser 11 millions de clandestins semble enfin prendre forme au Sénat américain et Barack Obama s’est même dit optimiste sur son adoption à terme. «Il est important de se rappeler que notre frontière commune est plus sûre qu’elle ne l’a été depuis des années», a-t-il aussi lancé, en réponse aux Républicains qui exigent en préalable un renforcement des 3000 km de frontière.

Les deux chefs d’Etat ont enfin annoncé la mise en place d’un groupe de travail interministériel pour approfondir des relations commerciales qui ont déjà quadruplé en valeur (à 500 milliards de dollars) depuis l’entrée en vigueur en 1994 de l’accord de libre-échange ALENA.