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Le Chili ne supporte plus l’injustice de son modèle

Manifestation à Santiago, le 24 octobre 2019. | Martin Bernetti / AFP
Manifestation à Santiago, le 24 octobre 2019. | Martin Bernetti / AFP

Les classes moyennes chiliennes se révoltent face à un système ultralibéral hérité de la dictature militaire et face à leurs élites qui souhaitent le maintenir.

Article publié le 29 janvier sur Slate.fr

 

 

Personne n’a vraiment vu venir les émeutes sanglantes au Chili. Le président du pays, Sebastián Piñera, moins que tout autre. Cette démocratie du cône sud de l’Amérique latine, que les investisseurs considèrent comme un marché fiable dans un sous-continent plus éruptif et imprévisible que jamais, affiche de bons indicateurs économiques et sociaux: moins de 7% de chômage, 4% de croissance du PIB en 2018 (2,5% attendus en 2019), un taux de pauvreté de 8,6% très faible pour la région (plus de 25% au Brésil) et le PIB par habitant le plus élevé de la zone.

Une situation a priori beaucoup plus enviable que celle de ses voisins, qu’il s’agisse de la Bolivie, où la tension monte après une élection présidentielle suspecte, de l’Équateur en pleine crise sociale, du Brésil, polarisé et rongé par la criminalité, ou de l’Argentine, de nouveau au bord du défaut de paiement, sans parler de la descente aux enfers du Venezuela.