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Soubresauts judiciaires autour du barrage de Belo Monte

Le 14 août dernier, Indiens et écologistes du Brésil ont remporté une victoire dans leur combat contre la construction du barrage de Belo Monte en Amazonie avec la décision du Tribunal régional fédéral de la première région (TRF1). Celui-ci a en effet ordonné l’arrêt du chantier au motif que les Indigènes habitant dans la zone n’avaient pas été consultés avant le début des travaux et devraient donc l’être avant que les travaux ne reprennent. Un jugement susceptible d’appel par le consortium public Norte Energia, chargé des travaux.

Mais lundi, la Cour suprême du Brésil a suspendu cette décision et autorisé la reprise des travaux du barrage, donnant ainsi raison à l’avocat général Luis Inacio Adams pour qui l’arrêt des travaux causerait des « dommages notables et irréparables du patrimoine public, de l’administration, de l’économie et de la politique énergétique brésilienne ». Le barrage Belo Monte, situé sur le fleuve Xingu, l’un des principaux affluents de l’Amazone, est le plus important ouvrage de ce type en construction au Brésil et le troisième du monde. Il devrait coûter 13 milliards de dollars et fournir à terme 11.233 MW, soit 11% de la capacité installée du pays. La mise en route de la première turbine est prévue en 2015, celle de la dernière en 2019. Pour cela, il est prévu d’inonder une surface de 502 km2, dont seraient certes exclues les terres des communautés amérindiennes, même si leur mode de vie sera forcément affecté. D’ici à la fin de l’année, 12.000 ouvriers devraient travailler jour et nuit sur le chantier, et jusqu’à 22.000 en 2013.

Dans un souci d’apaisement, le gouvernement a annoncé des investissements d’1,2 milliard de dollars pour réduire les nuisances du barrage, mais il est peu probable que cela suffise à décourager les opposants. Les grands projets de barrages sont de plus en plus controversés dans toute la région, mais celui de Belo Monte est devenu un enjeu d’envergure mondiale pour les défenseurs de l’environnement, avec la campagne menée inlassablement par de nombreuses ONG et relayée par des célébrités dont le chanteur Sting et le réalisateur de «Titanic» et d’ «Avatar», James Cameron.