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Mégalomanie à l’équatorienne : la Torre del Sol

Petit pays de 15 millions d’habitants, l’Equateur n’en est pas moins avide de grandeur . Il pourrait ainsi faire construire la plus haute tour du monde, sur une ligne imaginaire partageant la Terre en deux hémisphères, en hommage au passé indien du pays mais aussi pour favoriser le tourisme. Estimée à 200 millions de dollars, «La Torre del Sol » ferait 1,6 km de haut, soit bien plus que la plus haute tour actuelle, Burj Khalifa, à Dubai, qui fait 828 mètres. Elle serait érigée dans la « Ville de la moitié du monde », un site situé à 13 km de la capitale Quito, où se trouve déjà une obélisque de 30 m, dressée en 1979, qui accueille 875.000 visiteurs par an. A cet endroit, une ligne rouge est peinte au sol, symbolisant l’équateur, les touristes se photographiant un pied dans chaque hémisphère, derrière un panneau annonçant  « latitude 0″ (bien que l’équateur ne passe pas exactement ici).

Avec ce gratte-ciel, qui doit se dresser précisément sur la ligne où passe le soleil lors des équinoxes, le nombre de visiteurs pourrait être multiplié par trois, assure à l’AFP le promoteur du projet, Gustavo Baroja, gouverneur de la province de Pichincha, qui veut en faire « une icône mondiale reflétant ce que nous sommes ». Marcela Costales, vice-gouverneur en charge du projet, raconte que la construction honorerait les indiens Quitu-Cara qui, « selon d’anciens codex, ont été les premiers à déterminer la latitude 0 dans ce qu’ils appellent la Vallée secrète de l’équinoxe ».

Plusieurs architectes de renommée mondiale ont été sollicités, comme le Brésilien Oscar Niemeyer, l’Espagnol Santiago Calatrava et l’Uruguayen Rafael Viñoly. Ce dernier a imaginé une tour hélicoïdale, de 300 mètres de diamètre à sa base, et un ascenseur propulsant ses passagers à 4.450 m au-dessus du niveau de la mer. Un comité technique va se former, avant un atelier international prévu en janvier. Les travaux doivent débuter en 2014.

Les critiques ont déjà commencé. Alberto Andino, président du collège d’architecture de Pichincha, un temps proche du projet, estime qu’il faudrait d’abord en déterminer le contenu, et craint que cela ne se transforme en prouesse technique comme à Dubaï, et non en symbole de défense des Indiens et de la nature.