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L’Argentine tourne la page de douze années de « système K »

Mauricio Macri, candidat libéral de centre-droit, a remporté dimanche l’élection présidentielle en Argentine, mettant  fin à 12 ans de péronisme de gauche des Kirchner. Un tournant majeur et une ouverture programmée de la troisième économie latino-américaine.

Le maire de Buenos Aires l’a emporté. Dimanche 22 novembre, avec plus de 52% des voix, Mauricio Macri, candidat de la coalition de centre droit Cambiamos , l’a emporté face à son rival Daniel Scioli, le candidat de la gauche au pouvoir. La Constitution interdisait à la présidente Critina Krichner (qui a succédé à son mari Nestor en 20007) de se présenter à un troisième mandat consécutif.

Lyrique, Mauricio Macri a appelé dans son discours de victoire à fêter ce « changement d’époque qui va être merveilleux », « sans revanche ni règlements de comptes ».

Fils d’un puissant homme d’affaires d’origine italienne et lui-même richissime businessman, Mauricio Macri , ancien président du célèbre club de football de Boca Juniors, ne s’est lancé en politique qu’en 2005. Avec pas mal de savoir-faire puisqu’il a réussi à agréger au parti de droite qu’il a fondé, le PRO, celui des radicaux de l’UCR (centre-gauche), qui a mis son réseau national à sa disposition.

Le nouveau président, élu pour 4 ans, prendra ses fonctions le 10 décembre prochain. On sait déjà qu’il compte rompre radicalement avec le protectionnisme mis en place par Nestor puis Cristina Kirchner et à leur style de gouvernance jugé dirigiste et clientéliste par leurs détracteurs, le fameux « système K ». Macri a promis de mettre fin au contrôle des changes, de libéraliser les échanges et de régler l’interminable conflit sur la dette avec les fonds vautours, qui interdit à l’Argentine de se financer sur les marchés mondiaux. Il compte donner ainsi un coup de fouet à l’économie du pays, au bord de la récession _ après plus de 10 ans de croissance _ liée en partie à la chute des cours des matières premières.

Quant à Cristina Fernandez de Kirchner, qui reste populaire au sein des classes défavorisées, on ne sait pas encore si elle prendra la tête de l’opposition. Elle s’est publiquement inquiétée de l’avenir des programmes sociaux qu’elle a mis en place en faveur de l’éducation, de la santé et des mères pauvres .