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Colombie : l’ONU supervisera la sortie du conflit

Le gouvernement colombien et les Farc (forces armées révolutionnaires de Colombie) ont demandé le 19 janvier dernier aux Nations unies de superviser la fin du conflit, désormais imminente . « Nous avons décidé de demander au Conseil de sécurité de l’ONU la création d’une mission d’observateurs non armés pour une période de 12 mois », ont annoncé les deux parties à La Havane, où se tiennent les négociations de paix depuis novembre 2012. La mission de l’ONU, où devraient aussi siéger des représentants de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (Celac), coordonnera « le dispositif dans tous ses aspects, règlera les différends, proposera des recommandations et présentera des bilans », dès après la signature de l’accord de paix. Le chef de l‘équipe de négociateurs du gouvernement colombien Humberto de la Calle et son homologue des Farc, Ivan Marquez, ont tous deux salué « ce pas particulièrement significatif ».  

Lors d’une rencontre historique en septembre dernier à Cuba, Timoleon Jimenez, le chef des Farc dit “Timochenko”, et le président colombien Juan Manuel Santos sont convenus de signer un accord de paix définitif avant le 23 mars prochain (le 13 janvier dernier, la guérilla marxiste a cependant estimé ce délai trop court). Ils ont aussi décidé de commencer à désarmer les rebelles dans les 60 jours après la signature, processus dont les modalités sont encore discutées. Plusieurs accords partiels ont déjà été signés, portant  sur le dossier crucial de la réforme agraire, le trafic de drogue, les réparations aux victimes et la participation politique des ex guérilleros.

Le conflit armé le plus ancien d’Amérique latine a fait au moins 220.000 morts, six millions de déplacés et des dizaines de milliers de disparus. Les Farc, nées en 1964 d’une insurrection paysanne, comptent encore environ 7.000 combattants. L’autre guérilla colombienne, l’Armée de libération nationale (ELN, 1.500 combattants), est engagée depuis janvier 2014 dans un “dialogue exploratoire” en vue de négociations de paix avec le gouvernement.