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Caracas veut alléger son contrôle des changes

Le gouvernement vénézuélien a annoncé hier un allègement du contrôle des changes et la mise en place d’un nouveau système appelé « Simadi» (pour «Système marginal de devises»), procédé d’achat et vente de devises via les banques et les opérateurs de Bourse, qui sera «ouvert et libre», a promis le ministre des Finances Rodolfo Marco Torres, lors d’une conférence de presse.

Une tentative pour introduire une bouffée d’air dans ce pays en grand danger de chaos, entré en récession, rattrapé par une très forte inflation (64%), un déficit budgétaire d’environ 20 % du PIB et des pénuries de produits en tous genres. Le Venezuela, dont les recettes reposent presque exclusivement sur ses exportations de pétrole, est l’un des pays qui souffrent le plus de la chute des cours du brut de près de moitié. Elle a fait fondre ses réserves et prive le gouvernement Maduro des ressources nécessaires pour financer ses programmes sociaux.

A court terme, la réforme doit surtout permettre à Caracas d’honorer ses échéances vis-à-vis de ses créanciers internationaux. Selon le ministre des Finances , le pays pourra faire face à celles de mars, notamment une émission d’1 milliard d’euros arrivant à terme le 16 mars.

Un strict contrôle des changes est imposé depuis 2003, reposant sur plusieurs échelons : un premier système permet d’acheter des dollars à 6,3 bolivars,  pour importer des biens de première nécessité (aliments, médicaments, produits de base). Un second système d’allocation aux enchères prévoit une cotisation de base de 12 bolivars par dollar, taux pouvant fluctuer en fonction de l’offre et de la demande, dans une fourchette définie par le gouvernement et un troisième à 52 bolivars, pour d’autres catégories de biens . Parallèlement, et face à la pénurie permanente de devises, les cours du dollar s’envolent au marché noir, à près de 190 bolivars  sur le site DolarToday.com.

Simadi s’ajoutera à ces systèmes, le risque étant de provoquer une forte dépréciation du bolivar, et de booster encore l’inflation .